mardi 28 décembre 2010

Lumières d'hiver sur la presqu'île de Giens

De petits surfs au cap de l'Estérel en profitant de la houle résiduelle d'est
avant une traversée expresse en direction de la ...
...Jeaune Garde.
Retour en virant...
le Grand Ribaud.



Laurent D.

mardi 21 décembre 2010

Tour de la presqu'île de St Mandrier

Mise à l'eau au port de St Elme

Comme souvent, des difficultés à accéder librement à l'eau dans la baie du Lazaret. Le débarquement s'effectue dans un recoin oublié de la rade. De là, cinq minutes de marche pour rejoindre les voitures.

A l'est du cap Cépet.


Une eau à 13 ° mais un soleil bien agréable pour cette brève navigation ( 7 MN ) autour de la presqu'île de St Mandrier.
Jean-Marc / Pascal / Laurent


dimanche 12 décembre 2010

Voyage et kayak de mer aux îles Eoliennes - Sicile -

Stromboli , Sciara del Fuoco


Stromboli, port de Ginostra


Stromboli, Sciara del Fuoco


Strombolicchio



Du 30 septembre au 10 octobre 2010.

Françoise P. / Nathalie G / Alain S.

Voiture 307 break, sur le toit : 1 k1 Argonaute et 1 k2 Polyform.

L’archipel des îles Eoliennes ou Lipari, constitué de sept îles majeures et de dix îlots, est situé entre 30 et 80 km au large de la côte nord de la Sicile, à l’ouest de Messine.

Toutes les îles sont les cimes de puissants soulèvements d’origine volcanique qui s’élèvent des profondeurs de la mer. Stromboli et Vulcano présentent une activité volcanique actuelle importante.

Nous choisissons de faire les traversées en ferry car les îles sont éloignées de plusieurs dizaines de km les unes des autres. La navigation autour des îles ne pose pas de problème particulier sauf à Stromboli avec une côte escarpée et inhospitalière.

- Jeudi 30 sept. : Nous rejoignons Gènes à 20 h pour prendre le ferry « La Superba » de la compagnie « Grandi Navi Veloci ».

lire la suite...

http://sites.google.com/site/pagayeursdulevant/Home/eolienne

vendredi 10 décembre 2010

Paddle to Seattle


“Follow two friends as they build their own kayaks and paddle together for 97 days through the wilderness on a journey from Alaska to Seattle—only to survive to talk about...most things.

Join adventurers Josh Thomas and J.J. Kelley as they masterfully navigate the 1,300-mile Inside Passage, traveling through waters that border North America's largest temperate rainforest. Brown bears guard the shores. Rain pelts them for weeks without rest. They'll even encounter deadly—not to mention dead—marine life. Enriched with interviews of colorful locals, our charming heroes' stories are threaded together by their unconventional humor and wit. Ultimately, this is a story about friendship and how it survives the...Paddle to Seattle.”

Extrait du site “Paddle to Seattle”

Jusqu’au 25 janvier 2011, il est possible de voir l’intégralité du film qui retrace leur navigation.


samedi 27 novembre 2010

Du cap Canaille à l'île Verte


A proximité du cap Canaille

Quelques escaliers permettent d'accéder à la cale du Corton depuis le parking de La Madie.


Sur le trajet de retour après avoir contourné l'île verte

A l'ouest du Bec de l'Aigle.

Mise à l'eau depuis la plage du Corton pour une navigation jusqu'à l'île Verte.
Le Mistral de la veille n'a laissé que peu de traces près du rivage et, avant le vent d'Est prévu demain, Fred et moi avons profité d'une brève accalmie pour naviguer entre Cassis et La Ciotat.

Mer belle, absence de houle le long des falaises Soubeyrannes, vent de NE à E 1/2Bft. Température de l'air 9°, de l'eau 15°.
Distance : environ 10,5 MN
Fred B. / Laurent D

mercredi 24 novembre 2010

Un texte de Guy Ogez - Le kayak : bateau du randonneur en mer

Une galerie de voiture peut recevoir deux ou même trois kayaks. Vous pouvez donc, aisément, emporter votre bateau à Oban, Corinthe, Penzance. Qui vous empêche donc de partir en croisière pour les Hébrides, la Corse, les Cyclades, les Sporades, les Iles Scilly ?

C’est au kayakiste que les archipels réservent leurs beautés les plus secrètes.

A bord pas de cabine. Tous les soirs, il vous faudra faire terre pour chercher une auberge, ou mieux, un emplacement où planter la tente. Mais c’est là, justement, dans l’intimité des rivages, que se développe tout le charme du kayak, sport amphibie. A vous les criques à l’écart, les villages inconnus des plaisanciers.

Le kayak, c’est la plaisance sans ses inconvénients. On ne peut pas le comparer à un autre bateau, tellement il est léger, facile à manier. Est-ce d’ailleurs un bateau que ce long flotteur fuselé on l’on se glisse comme dans un vêtement ? Il fait corps avec vous, prolongeant vos muscles. Vous le tenez avec les cuisses et les jambes, comme un cheval, un vélo, des skis. L’ensemble kayak kayakiste forme un tout. Aussi le kayak vaut-il celui qui le monte. Les spécialistes sont à l’aise sur toutes les mers, par tous les temps. Ils traversent la Manche ou l’Atlantique, malgré des coups de vent. Mais là n’est pas le propos.

Le vrai programme du kayak, c’est l’expédition côtière, proche ou lointaine , la randonnée de vacances. On progresse par sauts de puce, d’abri en abri. Les paysages se succèdent. On y flâne. On pêche. On surprend des oiseaux, parfois des phoques. Une autre manière de vivre, primitive et sans hâte. Il arrive que le temps se détériore. Quelques coups de pagaie vous ramènent à terre, où il y a tant à voir. A bord, vous avez de quoi installer le bivouac, subsister en toute autonomie des jours durant.

Une telle aventure n’a rien d’héroïque. Elle ne convient pas forcément à tous, car elle est rude et fertile en imprévus. Elle nécessite une préparation sérieuse. Apprendre le mode d’emploi du kayak, mais aussi celui de la mer, avec tous ses caprices et ses variations. Apprendre à ne compter que sur soi même : au large, il n’y a pas d’écriteau pour indiquer la route, pas de pancarte pour les mauvais passages. Quand on vit si près de l’eau, on apprend vite à tenir compte des marées, estimer les courants, prévoir les grains, déchiffrer une carte marine, connaître ses propres limites. C’est un bonheur alors d’être son propre prévisionniste, d’interroger les vagues et les nuages, de naviguer sans instruments, comme autrefois. Cette plaisance insolite, ces croisières sans ports et sans calculs vous tentent ? Pourquoi ne pas essayer ? Rejoignez la communauté fraternelle des kayakistes de mer.

Guy OGEZ

Guy Ogez a écrit ce texte en 1983 après avoir fondé l’association CK/mer , Connaissance du kayak de mer .

En mars 2001, il a fait parti des fondateurs de Pagayeurs Marins .Il en a été nommé président d’honneur .


GuyOgez est décédé récemment.

lundi 15 novembre 2010

Randonnée automnale au Verdon.






Nous voilà de retour de notre randonnée automnale au Verdon. Ayant modifié les dates prévues à cause de la mauvaise météo annoncée pour dimanche, nous nous retrouvons vendredi matin au bord du Verdon à Quinson :Evelyne, Pierre, Pascal P. et moi.Les kayaks mis à l'eau nous prenons la direction d'Esparron et de son lac. Un petit mistral accéléré par l'effet Venturi dans les gorges nous force à baisser la tête et à tirer énergiquement sur les pagaies, mais encore plus pour le ceïste qui n'est autre que Pascal. Après une halte pour nous restaurer, nous repartons en sens inverse avec plus de facilité grâce au vent qui persiste quelque peu. - Distance parcourue: 12 NM. Nous rejoignons par la route le bivouac situé à 5 km sur la berge du lac d'Artignosc.

Le lendemain samedi mise à l'eau un peu après 9h00 alors qu'un brouillard assez dense recouvre le lac,et même les gorges, ce qui ne manque pas de charme.Le brouillard se dissipe après Montpezat, nous permettant d'apprécier le paysage ainsi que le soleil.Une grotte, comportant une cheminée munie d'une échelle sur laquelle Pascal se livrera à quelques"acrobaties", attire notre attention.Nous repartons via les gorges de Baudinard, vers le barrage de Ste Croix ou nous visitons la voûte aux stalactites.Le retour s'effectuera dans un environnement ensoleillé, entourés par une végétations merveilleusement colorée par l'automne. - Distance parcourue:9 MN.

Michel P.


dimanche 7 novembre 2010

Halte nocturne à Planier

Mer belle et vent faible pour la traversée de 4,65 MN entre l'île Maïre et l'île de Planier.


Approche de la zone de débarquement, côté sud de l'île.

Les kayaks mis au sec à l'aplomb du grand escalier. Une plage de gros galets est également accessible un peu plus à l'ouest.


Soixante-six mètres de haut pour la tour du phare.


Très faible visibilité pour le retour le lendemain matin. Navigation au compas en direction du cap Caveau sur l'île de Pomègues. Un peu d'inquiétude dans cet épais brouillard en entendant des embarcations à moteur à proximité. L'une d'elle passera tout près de nous.


On découvre - avec soulagement- le feu du cap Caveau juste avant de l'atteindre. 4,45 MN au compas pour une arrivée 50 mètres à gauche de l'objectif.
Vent W 2B



Parcours :
  • Jour 1 : cale du port de La Pointe rouge / Les Goudes / Cap Croisettes / tour de Maïre par le sud / Planier.
  • Jour 2 : Planier / cap Caveau / calanque Ste Estève / If / îlot Degaby / port du Roucas blanc / cale du port de La Pointe rouge.

Laurent D. / Pascal P.
novembre 2010




samedi 23 octobre 2010

Les 57 calanques des îles Ratonneau et Pomègues


A ces cinquante-sept calanques il faut ajouter trois ports, dont les deux ports naturels de Pomègues et de l'Eoube , un havre, celui de Morgiret, et 2 anses, celles de la Grande Prise et de la Galine.

Cartographie : Association "Les Portes des Calanques"; documentation François-Noël Richard

Château d'If

Sortie du havre de Morgiret avec au loin l'ancien sémaphore de Pomègues.

La calanque Roucas trouca et la tour de Pomègues

Jacques F. / Michel P. / Laurent D.
Sortie du 23/10/10 : ciel couvert / vent variable faible
Mise à l'eau : cale du Vieux port de Marseille
Distance : env 12 MN

lundi 18 octobre 2010

15 jours de kayak dans les îles Ioniennes

Participants :Brigitte, Hervé, Mimi, Narbé


Ile Thylia

Près du cap nord d' Ithaque




Grand Nord canadien? Non, Ithaque!

Un peu d'ombre

On se retrouve à la taverne?Le problème, en août, c'est les plages surpeuplées..

..la preuve!!!
Danse avec les tortues





lundi 27 septembre 2010

Week-end technique du 25 et 26 septembre












Une trentaine de pagayeurs se sont retrouvés à Marseillan pour un week end technique convivial les 25 et 26 septembre.
Sous une tramontane bien présente (quatre à cinq beaufort) nous avons navigué samedi sur l’étang de Thau. La journée a été consacrée à voir ou revoir les techniques de sécurité ( remorquage, récupération, navigation dans le vent,…).
Les grillades du soir ont réchauffé l’atmosphère.
Dimanche réveil difficile et tramontane encore renforcée (cinq/six beaufort établi, rafales à sept). Nous abandonnons l’idée d’une balade en mer vers le fort Brescou pour rester sur l’étang.
Il a fallu tirer sur les bras pour rejoindre le phare de l’entrée du canal du midi ou deux groupes se sont formés. Un continuant plein vent vers Marseillan, l’autre se réfugiant sur le canal. Retour rapide vent arrière pour tous en fin de matinée.Convivialité de la rencontre, belle participation et l’arrivée de nouveaux dans le groupe, une météo qui nous a permis d’évaluer nos pratiques dans des conditions relativement engagées, permettent d’établir un excellent bilan de ce week-end.

dimanche 25 juillet 2010

Week end technique du 25/26 septembre 2010

Nous vous confirmons l'organisation,
par Jean Luc et Jean Jacques,
d'une rencontre technico conviviale
à Marseillan Plage
le week end du 25/26 septembre 2010.
(si vous n'avez pas reçus les mails d'infos veuillez me le faire savoir à rochejeanjacques@yahoo.fr , merci)

mercredi 14 juillet 2010

Parcours intégral des sept îles de l'Archipel toscan : Giannutri/Giglio/Montecristo/Pianosa/Elba/Capraïa/Gorgona.

Cartographie : Thierry Puyfoulhoux

Des conditions météorologiques favorables nous ont permis de réaliser, entre le 05 et le 12 juillet 2010, le parcours intégral des îles de l'archipel toscan.
Les étapes :
  • J1: Spiaggia della Feniglia - île de Giannutri ; 14 MN
  • J2: île de Giannutri - île de Giglio ; 12 MN
  • J3: île de Giglio - île de Montecristo ; 28 MN
  • J4: île de Montecristo - île de Pianosa ; 20 MN
  • J5 : île de Pianosa - île d'Elbe ; 13 MN
  • J6 : île d'Elbe- île de Capraïa ; 24 MN
  • J7: île de Capraïa - île de Gorgona ; 23 MN
  • J8: île de Gorgona - Livourne ; 18 MN
Plus de photographies et des statistiques météo sur le blog de Thierry
http://kayakiste.canalblog.com/



Thierry P. / Eric P. / Pascal P. / Laurent D.

Ile de Giannutri, Cala Maestra . 05/07/2010

Ile de Giglio, Campese. 06/07/2010

Ile de Montecristo, portail de la Villa reale. 07/07/2010

Ile de Pianosa, port abandonné.08/07/2010

Atterrissage sur la côte ouest de l'île d'Elbe.09/07/2010

Port de Capraïa.10/07/2010

Ile de Gorgona. 11/07/2010

Parcours intégral des îles de l’Archipel toscan
05 au 12 juillet 2010
Montecristo
Mercredi 07 juillet, mer belle, vent variable 1 à 2 Beaufort, après 23 milles nautiques de traversée depuis l’île de Giglio, nous approchons des côtes de l’île de Montecristo.
Venu de Corse , un ferry surgit à grande vitesse de l’horizon ouest, passe devant nous et longe les falaises du sud de l’île au plus près avant de faire route vers les côtes continentales italiennes.
Il nous reste encore 5,5 milles nautiques a parcourir avant d’atteindre la cala Maestra où nous devons débarquer. Ce sera la plus longue étape de notre voyage toscan.
Cette date du 07 juillet, il a fallu la fixer plusieurs mois auparavant, lors de nos discussions préparatoires avec les autorités italiennes du Parco nazionale Arcipelago Toscano, qui gèrent cet immense espace naturel. Planifier avec autant de précisions et aussi longtemps à l’avance des dates d’arrivées relève pour des navigateurs d’une véritable gageure. Aussi, c’est avec beaucoup d’émotion que nous approchons au jour dit de la plage de sable blanc de la cala Maestra.
Après une traversée si longue et exposée, apercevoir des maisons lovées dans le vallon étonnamment arboré qui prolonge la plage est une bénédiction. A peine avons nous le temps de tirer nos kayaks sur la plage que les gardiens de l’île, Giorgio et Lucciana, accompagnés d’une amie, viennent à notre rencontre. Deux gardes forestiers armés du Corpo Forestale dello Stato veillent sur l’île également une partie de l’année et interdisent tout débarquement aux personnes non autorisées. Notre arrivée étant prévue de longue date, et ayant en notre possession toutes les autorisations nécessaires à notre séjour sur l’île nous les rencontrons bientôt. Leur accueil très formel nous fait un instant craindre le pire pour la continuation de notre voyage. La carte d’identité de Thierry, contrôlée avec le plus grand zèle, est en effet périmée.
Avec l’aide amicale de Giorgio et l’appui de la photocopie du passeport de Thierry, conservée par chance dans un kayak, nous parlementons longuement avec le chef des gardes qui nous accorde finalement comme une faveur la possibilité de passer la nuit sur l’île. Au vu de l’éloignement des lieux et de l’absence de passage de navires qui auraient pu nous embarquer ( pour aller où ? ) il n’aurait pu de toute façon en être autrement.
Ce jour là, d’autres visiteurs sont également autorisés à passer la nuit sur un voilier amarré au petit môle de la cala Maestra. Ils nous demandent où se trouve notre bateau accompagnateur et il faut un peu insister pour leur faire admettre que nous ne sommes que quatre kayakistes naviguant en autonomie.
Sur Montecristo, comme sur l’ensemble des îles de l’archipel toscan, les bivouacs sont interdits. Nous avions convenus avec les autorités du parc de dormir dans la maison d’hôte de l’île et Lucciana nous montre bien vite nos chambres. Se reposer à l’ombre , dans la fraîcheur d’une maison ancienne après avoir pris une douche est un luxe merveilleux que nous apprécions.
L’après-midi passera bien trop vite à notre goût. Nos hôtes nous font visiter la Casa Reale et ouvrent pour nous le petit musée de l’île qui contient des collections naturalistes. Le jardin méthodiquement entretenu par Giorgio, qui est ingénieur agronome de formation, est merveilleux.
Impossible d’avoir accès au réseau de téléphonie mobile sur l’île, nous n’aurons donc pas accès au sms qu’une de nos amie, Cécile, nous envoie chaque jour avec les prévisions météorologiques du lendemain. Giorgio mettra sa connexion Internet à notre disposition pour prendre connaissance du bulletin météorologique.
Mais pour l’instant il n’est pas encore temps de partir. Nous offrons à nos hôtes une bouteille de vin de France. Ils nous invitent à partager, sous la tonnelle proche de leur maison, leur repas du soir. Nous mangerons, préparées par Lucciana, les pâtes al dente les plus remarquables qui soient et boirons un délicieux vin blanc accompagné de fromage. Pour le dessert c’est avec quelques crêpes confectionnées avec les œufs et le lait en poudre transportés dans l’un de nos kayak que nous apporterons notre contribution à ce repas collectif.
Il aurait fallu ne pas dormir cette nuit là pour profiter de chaque seconde passée ici et savourer les vibrations de la nuit sur cette île aussi éloignée de toute terre habitée, aussi préservée et aussi difficile d’accès pour des kayakistes. Le sommeil nous enveloppera cependant bientôt dans un silence et une quiétude impressionnants.
08 juillet , 08 h 00 du matin, cala Maestra, nous donnons nos premiers coups de pagaie en direction de l’île de Pianosa, notre prochaine étape, distante de 18 milles nautiques. L’un des deux gardes forestier est là, sur la plage, pour nous voir partir ; Giorgio et Lucciana et leur amie française également , qui se sont déplacés pour nous saluer. Leur accueil si généreux et les échanges que nous avons pu avoir avec eux – si amoureux de leur île, si intègres - resteront pour nous un moment inoubliable de ce voyage, et sans aucun doute de notre vie.
Semblant parfois oubliés de leurs autorités de tutelle, n’ayant pas perçu de salaire pendant plusieurs mois et sans contrat de travail à long terme, nous ne pouvons que souhaiter que les autorités gestionnaires de cet espace merveilleux mesurent enfin à leur juste prix la qualité du travail de Lucciana et Giorgio , seuls habitants permanents de cette île, et reconnaissent celui-ci à sa juste valeur.
Préparatifs
Tout le mérite de l’idée de cet itinéraire qui joint les sept îles de l’archipel toscan revient à Thierry P.
Situé en Méditerranée, entre les côtes septentrionales de la Corse et les côtes italiennes , une des particularités de cet archipel réside dans l ‘éloignement entre elles des sept îles qui le composent. Cet éloignement explique la diversité des milieux naturels rencontrés et les utilisations si diverses faites par les hommes de ces îles.
Une fois le parcours défini, plusieurs mois d’échanges de courriers ont été nécessaires pour expliquer notre projet à la direction du parc, obtenir les autorisations d’accéder aux îles de l’archipel et en particuliers à certaines d‘entre elles.
Des sept îles qui forment le parc national, trois sont soumises à une réglementation extrêmement stricte. Montecristo bien sûr mais également Pianosa sont surveillées par le Corpo forestale delle stato. Gorgona, qui abrite une prison en activité, est surveillée par les fonctionnaires du ministère de Grazia e Giustizia.
Les autres îles, Giannutri, Giglio, Elba, et Capraia sont quant à elles d’un accès plus aisé, même si d’importantes restrictions de navigation demeurent , sauf autour de l’île d’Elbe.
Après avoir constitué un imposant dossier, modifié notre parcours initial pour ne pas avoir à naviguer dans les zones interdites et signé une décharge de responsabilité, nous avons finalement obtenu de la Directrice du parc l’autorisation générale d’accoster et de passer la nuit sur les îles. Il a ensuite été nécessaire de contacter les diverses administrations locales.
Une fois partis, nous étions finalement en règle pour tout ce qui relève de l’accès aux îles mais totalement en marge de la réglementation italienne relative à l’éloignement des kayaks de mer d’un abri ( et de la réglementation française également.)
Lors de notre périple, nous avons été approchés à deux reprises entre l’île d’Elbe et Capraia par des navires officiels. Les vedettes rapides des Douanes italiennes, capables d’atteindre 70 nœuds selon un des marins du bord, transportaient une équipe de la TV italienne en reportage et se sont simplement approchées de nous pour filmer. Quant à la vedette des Carabinieri, elle s’est approchée également pour nous signaler notre situation non autorisée à cette distance des côtes. Nous avons répondu en français et la vedette est repartie.
Il va sans dire que seules des conditions météorologiques favorables, avec un vent faible et une mer belle, ont pu nous permettre de réaliser l’enchaînement des huit étapes prévues. Nous avions choisi de naviguer au début de juillet, période statistiquement peu ventée dans la zone et les prévisions reçues par sms n’ont donné lieu à aucune discussion entre nous sur l’opportunité ou non de partir, ce qui a réduit au minimum les tensions pouvant résulter de ce type de débat.
Le début du voyage : Giannutri et Giglio
Nous sommes quatre pour cette aventure, Thierry Puyfoulhoux, Pascal Paoli, Eric Poiroux, Laurent Demai. Une voiture , quatre kayaks sur la galerie, et 700 km de route nous séparent du promontoire de l’Argentario où nous avons prévu de laisser stationner notre véhicule. Nous chargeons nos kayaks à la nuit tombante et nous installons pour une brève nuit sur une plage à proximité de Porto Ercole.
La première journée de navigation nous permet de rejoindre Giannutri, petite île où quelques maisons de vacance sont regroupées de part et d’autre de l’île, près des deux seules plages.
Nous débarquons à la cala Spalmadora et profitons de la terrasse d’un café sur la petite place du village qui surplombe la mer. Il ne semble pas y avoir de voiture sur l’île.
Une pancarte fixée à un arbre, dans un épais sous-bois, annonce les horaires et jours des messes célébrées en plein air pendant l’été. La tranquillité des lieux est seulement troublée par l’arrivée des visiteurs amenés depuis le continent par un navire à moteur. Ceux-ci ne resteront que deux heures et demie sur place et repartent avant la tombée de la nuit. Nous avons alors l’impression d’être seuls.
Le O6 juillet, à 7h00 nous entamons la traversée en direction de Giglio. Le phare que nous distinguons bientôt à la pointe extrême de l’île est un excellent amer. Nous longeons ensuite la côte granitique de cette grande île, si différente de sa petite voisine. Des voitures, beaucoup de plages privées, un port. Nous côtoyons les vacanciers sur la plage. Montecristo est invisible à l’horizon. Demain matin dès 05H00 nous serons sur l’eau pour l’étape qui doit nous permettre d’atteindre cette île hors du temps, située à plus de 30 milles nautiques des côtes corses et des côtes continentales italiennes.
Après Montecristo, remontée vers le nord en direction de Pianosa, Elbe et Capraia
Notre trace, après Montecristo, s’oriente au nord. 18 milles nautiques séparent Pianosa de Montecristo. Nous avons omis de signaler aux autorités notre désir de dormir en chambre d’hôte. Les gardes de l’île se montrent intraitables. Le document en notre possession précise seulement que nous avons le droit d‘accoster et de stationner sur Pianosa. Les gardes réclament que soit explicitement indiqué l’autorisation de passer la nuit sur l’île.
Surtout garder notre calme. Parler italien est ici un atout important. Il nous faudra téléphoner à la Direction du parc pour obtenir qu’un fax soit envoyé sur Pianosa. Mais il est trop tard pour obtenir une chambre. L’île est couverte de tiques - et de moustiques. Nous essayons de dormir sur la cale du port abandonné mais jamais nous n’avons connu d’insectes aussi agressifs auparavant. Nous essaierons diverses solutions pour nous protéger de leurs attaques sans résultats avant que Pascal ne découvre, vers 01H00 du matin, une maison abandonnée qui a conservé ses moustiquaires intactes.
Nous quittons Pianosa sans regrets le lendemain matin pour ce qui sera la plus courte étape de notre voyage , en direction de l’île d’Elbe.
Depuis le départ nous n’avions croisé que quelques très rares chalutiers et quasiment pas de plaisanciers. Autour d’Elbe, puis entre Elbe et Capraia nous allons croiser une multitude d’embarcations. C’est l’été, il y foule. Nous effleurons à peine Elbe où nous passons la nuit à la pointe ouest de l’île. Nous ne ferons également qu effleurer Capraia en longeant seulement la portion de côte qui précède le port. Peu de plages pour accoster. Sur d’énormes rochers arrondis nous faisons une brève halte. Nous passons l’après-midi sur les quais et préparons notre avant-dernière traversée, longue d’environ 20 milles nautiques en direction de l‘île de Gorgona.
Il faisait encore bien sombre lors de notre embarquement en quittant la pointe ouest d’Elba, un moment d’inattention, une vague plus forte que les autres, et deux de nos kayaks se sont violemment heurtés. Dans la nuit il semblait ne pas y avoir d’avarie mais à l’arrivée sur Capraia nous constatons qu’un caisson est endommagé. La trappe de jour est remplie d’eau. Nous réparons avec un tissu adhésif.
A force de traîner près du port, des carabiniers soupçonneux viennent finalement contrôler notre identité et nous demandent d’expliquer à quoi servent tous nos équipements.
Vivement le petit matin pour quitter ces lieux où les kayakistes randonneurs paraissent si suspects aux yeux des autorités.
Gorgona
Dernière île que nous devons aborder, Gorgona est une île prison. Après nos déboires de ces derniers jours avec la police et les gardes forestiers nous ne savons pas précisément comment la police pénitentiaire va nous accueillir à notre arrivée. C’est grâce à une guide naturaliste, Mariella, qui encadre les rares visites guidées permises sur l’île que nous avons pu entrer en contact avec les responsables du centre pénitencier.
Nous déjeunons sur la cale du port de Capraia et partons avant le lever du soleil. Pour la première fois de notre périple, nous pouvons voir dès le début de la traversée, à plus de 20 milles nautiques de distance, le relief de Gorgona.
Pour cette île aussi nous avons dû annoncer il y plusieurs mois un jour précis d’arrivée.
Comme pour Montecristo, nous serons étonnamment là au jour dit. Comme pour Montecristo également c’est la conjonction d’une île étonnante et de la rencontre avec des personnages hors du commun qui feront de cette dernière escale un souvenir inoubliable.
Notre approche du port a été repérée. Un 4X4 descend lentement la petite route sinueuse qui mène au port. Sur la plage quelques familles avec des enfants. Nous apprendrons plus tard qu’il s’agit de familles des gardiens venues leur rendre visite.
Le commandant de la prison vient à notre rencontre. Il a bien été informé de notre arrivée. Avons-nous mangé ? s’inquiète-t-il . Il nous invite à nous dépêcher d’accéder au réfectoire avant la fin du service du midi.
Nous le reverrons ensuite l’après-midi et il nous fera visiter une bonne partie de l’île. En peu de temps et avec peu de mots il saura nous transmettre son attachement à ce milieu naturel si préservé et une partie de sa profonde connaissance des lieux. Il nous expliquera également le fonctionnement de la prison et le régime de semi-liberté de certains détenus.
Nous dormons dans le bâtiment réservé aux hôtes de passage et quittons les lieux le lendemain pour naviguer vers Livorno. Des gardes, postés près du phare du port, nous surveillent et s’assurent que nous quittons bien l’île.
En chemin, nous croisons la vedette de la police pénitentiaire et , sur une mer d’huile en 5H30 de traversée, 18 milles nautiques plus loin, nous accostons dans le petit port d’une société nautique de Livorno où nous sommes accueillis bien gentiment.
Deux d’entre nous garderons les kayaks pendant que les deux autres, en bus puis train puis bus à nouveau mettront à peine 06 heures pour retourner chercher notre véhicule près de la plage de la Feniglia au pied du promontoire de l’Argentario.
Le lendemain matin nous sommes de retour chez nous.
Depuis lors plusieurs mois sont passés. La réussite de ce voyage nous semblait parfois tellement aléatoire lors de nos préparatifs qu’aujourd’hui encore notre succès nous semble étonnant.
De toutes les images aperçues, de toutes les visions de ces îles apparaissant si lentement à l‘horizon émergent le souvenir de Montecristo et de ses gardiens ainsi que celui de Gorgona et du commandant de la prison qui resteront à jamais gravés dans nos mémoires.
Kayakistes : Thierry Puyfoulhoux, Pascal Paoli, Eric Poiroux, Larent Demai
Article écrit par Laurent Demai